Méditation proposée par Antoine de Savennière

Chant début du Psaume de la Création

Par les cieux devant toi, splendeur et majesté
Par l’infiniment grand, l’infiniment petit
Et par le firmament, ton manteau étoilé
Et par frère soleil, je veux crier

Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Tu es le Dieu d’amour
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Dieu présent en toute création

Par tous les océans et par toutes les mers
Par tous les continents et par l’eau des rivières
Par le feu qui te dit comme un buisson ardent
Et par l’aile du vent, je veux crier

Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Tu es le Dieu d’amour
Mon dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Dieu présent en toute création

Extrait de Laudato Si’

211. « Cependant, cette éducation ayant pour vocation de créer une “citoyenneté écologique” se limite parfois à informer, et ne réussit pas à développer des habitudes. …

Accomplir le devoir de sauvegarder la création par de petites actions quotidiennes est très noble, et il est merveilleux que l’éducation soit capable de les susciter jusqu’à en faire un style de vie. L’éducation à la responsabilité environnementale peut encourager divers comportements qui ont une incidence directe et importante sur la préservation de l’environnement tels que : éviter l’usage de matière plastique et de papier, réduire la consommation d’eau, trier les déchets, cuisiner seulement ce que l’on pourra raisonnablement manger, traiter avec attention les autres êtres vivants, utiliser les transports publics ou partager le même véhicule entre plusieurs personnes, planter des arbres, éteindre les lumières inutiles. Tout cela fait partie d’une créativité généreuse et digne, qui révèle le meilleur de l’être humain. Le fait de réutiliser quelque chose au lieu de le jeter rapidement, parce qu’on est animé par de profondes motivations, peut être un acte d’amour exprimant notre dignité. »

Réflexion /méditation

Constat : la « maison commune » détériorée par la suppression de milliers d’espèces végétales et animales, par une consommation abusive de viande animale, l’apparition du Covid-19 met encore plus à l’ordre du jour le lien entre l’ensemble de la vie animale et l’homme.
« Le modèle agroalimentaire qui s’est développé depuis le début des années 1970 est devenu invivable précise Serge Morand (1), écologue et biologiste de l’évolution, chercheur au CNRS. La biomasse des animaux d’élevage atteint un niveau trois à quatre fois supérieur à celle des humains (voir croquis) avec tous les risques pathogènes induits par cette concentration animale ; Pour ne prendre qu’un exemple on est passé de 5 milliards de poulets produits dans le monde dans les années 1970 à 25 milliards en 2017 ! [et c’est pire pour l’augmentation du gros bétails principale source de pollution]. Quant aux espèces sauvages, c’est l’inverse : leur nombre s’est tout simplement effondré. C’est tout l’équilibre des écosystèmes qui est remis en question. » Il avertit : « Le Covid-19, c’est le dernier signal d’alerte de la faune sauvage ».


Schéma tiré de la Prochaine Peste, de Serge Morand, paru dans la Vie n°3899 du 21 au 27 mai 2020
« Si les faits ne sont pas encore établis à 100 % et que d’autres accusations (américaines mais non prouvées) mettent en cause le fonctionnement d’un laboratoire chinois de virologie, il apparaît de plus en plus probable que tout a commencé en novembre 2019 sur le marché des animaux de Wuhan, une ville de 11 millions d’habitants [équivalente à la population parisienne]. Là, dans des conditions sanitaires déplorables, des animaux sauvages et braconnés (chauves-souris mais peut-être aussi pangolins) auraient été en contact avec des consommateurs chinois qui auraient ainsi contracté le virus. »
« Aujourd’hui, précise Stéphane de la Rocque de Séverac, vétérinaire de l’OMS, 60% de toutes les maladies humaines proviennent des animaux et, plus inquiétant, 75 % des maladies émergentes sont des zoonoses (2). »
(1) Auteur d’un livre au titre prémonitoire La Prochaine Peste (Fayard)
(2) Maladie infectieuse des animaux vertébrés transmissible à l’être humain (ex. la rage).

Agir concrètement

La simplicité volontaire ou sobriété heureuse est un mode de vie consistant à réduire volontairement sa consommation, ainsi que les impacts de cette dernière, en vue de mener une vie davantage centrée sur des valeurs définies comme « essentielles ».
Parmi les gestes quotidiens qui peuvent avoir une portée immédiate pour limiter l’impact sur « la maison commune » (expression du Pape François dans son encyclique Laudato Si’), il y a l’alimentation.
Outre le fait de « cuisiner seulement ce que l’on pourra raisonnablement manger » cité à l’article 211 de l’encyclique, il y a également le fait de limiter l’apport de protéines animales et de privilégier les aliments riches en protéines végétales.
En 2015, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé la viande rouge comme « probablement cancérogène » pour l’être humain. Cela signifie qu’il ne faut pas abuser de ces aliments. Manger trop de viande peut en effet provoquer l’apparition de maladies telles que le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité ou encore des maladies cardiovasculaires.
Nous consommons 45% de protéines en trop par rapport à nos besoins nutritionnels, soit 90 grammes par jour et par personne au lien des 52 grammes conseillés.
Parmi les sources de protéines animales il faudrait privilégier l’apport des petits poissons « gras » (sardines, maquereaux, anchois…), les œufs, la volaille et les produits laitiers.
Il nous faut apprendre à consommer davantage d’aliments riches en protéines végétales :

  • les légumineuses (lentilles, pois, fèves, haricots, mais, soja)
  • les céréales, en particulier les céréales semi-complètes
  • les oléagineux, en particulier les fruits à coque (amandes, noix, noisettes…) particulièrement riches en protéines et matières grasses essentielles.

Chant (suite du psaume de la création)

Par toutes les montagnes et toutes les vallées
Par l’ombre des forêts et par les fleurs des champs
Par les bourgeons des arbres et l’herbe des praires
Par le blé en épis, je veux crier

Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Tu es le Dieu d’amour
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Dieu présent en toute création

Par tous les animaux de la terre et de l’eau
Par le chant des oiseaux, par le chant de la vie
Par l’homme que tu fis juste moins grand que toi
Et par tous ses enfants, je veux crier

Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Tu es le Dieu d’amour
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Dieu présent en toute création

Intention de prière

Seigneur, tu nous as confié l’ensemble de ta création, donne-nous le courage d’aller vers une démarche de sobriété heureuse.

Pour qu’à l’occasion du cinquième anniversaire de l’encyclique Laudato si’, à l’exemple de François d’Assise nous puissions chacun à notre manière contribuer à la « sauvegarde la maison commune » comme nous y convie le Pape François.

Chant (fin du psaume de la création)

Par cette main tendue qui invite à la danse
Par ce baiser jailli d’un élan d’espérance
Par ce regard d’amour qui relève et réchauffe
Par le pain et le vin, je veux crier

Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Tu es le Dieu d’amour
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau
Dieu vivant, Dieu très-haut
Dieu présent en toute création